Monnaies du 19e siècle du

Royaume d'Araucanie & Patagonie


Epoque Orélie-Antoine


De considérables controverses numismatiques entourent les pièces de monnaie du Royaume d'Araucanie et de Patagonie. Ce qui est sûr, c’est que les premières pièces apparurent lors du troisième voyage d’Orélie-Antoine en Araucanie en 1874. Il s’agissait d’une pièce de Dos Centavos.

métal: cuivre foncé

point après France

hauteur des lettres de "Nouvelle France": 1,7mm

hauteur des lettres de "CENTAVOS": 2,2mm

trait diagonal du chiffre 4 : ouvert

11 étoiles dépassant l’inscription Nouvelle France


Ceci est en tout cas la première pièce originale d'époque, car elle correspond parfaitement aux dessins ci-dessous, publiés en 1875 dans la Revue belge de Numismatique.

La revue belge déjà se posait la question où ces pièces avaient été produites et concluait que cela a dû se faire en Angleterre.

Cette supposition est compréhensible, car tous les préparatifs de ce troisième voyage avaient été faits en Angleterre avec le concours de marchants et banquiers anglais. Si la pièce avait été faite à Bruxelles, les auteurs de la revue l’auraient su.

À travers les pièces existantes sur le marché on peut conclure qu’une quantité importante de pièces à dû être produite, car on peut apercevoir que la matrice s’est dégradée au fur et à mesure de la production.

Une première amorce de rupture apparaît au-dessus de "NOUVELLE France", entre le "L" et le "E" et entre le "F" et le "R", la pièce ayant encore le point après cette inscription.

A ce moment la tranche est encore parfaitement plate :

A-t-on essayé de réparer le coin ? En tout cas le point après "NOUVELLE FRANCE" disparaît, mais les amorces de fissure reviennent entre le "L" et le "E".

Néanmoins la production continue et l’outil se dégrade de plus en plus

En même temps la qualité diminue également, les tranches deviennent arrondies.

Ces pièces ne sont pas très courantes, mais néanmoins on peut les trouver de temps en temps dans les ventes aux enchères, ce qui fait penser que ce sont elles qui ont été emmenées par Orélie-Antoine en Amérique du Sud et de ce fait publiées en 1875 dans la Revue belge de Numismatique.


Beaucoup plus rare est cependant cette deuxième pièce avec un avers modifie :

métal: cuivre clair

pas de point après France

hauteur des lettres de "Nouvelle France": 2,0mm

hauteur des lettres de "CENTAVOS": 2,5mm

trait diagonal du chiffre 4 : fermé

11 étoiles alignées sur l’inscription Nouvelle France

Pour cette pièce, grâce aux recherches à la Monnaie Royale de Belgique, nous avons pu trouver confirmation qu’au moins cette variante a été frappée à Bruxelles.

La matrice qui correspond parfaitement à la pièce représentée, se trouve dans les archives de cet institut. Probablement gravée par Léopold ou Charles Wiener qui ont fait don de leurs créations à la banque nationale. Les pièces de monnaie ont certainement été produites dans l’atelier Charles Würden à Bruxelles.


Il existe également des pièces de 1 Peso et de Un Peso en cuivre et en argent en taille normale et en piéfort avec le même avers, alignement des étoiles sur l’inscription Nouvelle France et chiffre 4 fermé.. Ces pièces apparurent curieusement au début du 20ième siècle ce qui faisait dire au professeur Nadrowski dans le Numismatic circular Vol 12 Londres 1904 qu’elles étaient probablement produites par des spéculateurs berlinois, car c’est à Berlin qu’elles apparaissaient en premier lieu.

Nous pensons plutôt que le roi Achille, qui avait d’excellentes relations à Bruxelles a fait faire cette matrice du Dos Centavos à Bruxelles et a fait faire en même temps quelques essais pour les 1 Peso et Un Peso tout en les ayant gardés pour lui.

Ce qui expliquerait leur apparition soudaine en début du 20ième siècle et aussi leur rareté à cause du peu des pièces produites.

Elles ont pu se trouver dans la succession d’Achille 1er, mort le 16 mars 1902 et être vendues à des marchands berlinois.

Il y a de nombreuses variantes, valeur en chiffre, valeur en lettre, matière cuivre, matière argent, taille normale, taille piéfort, petites chiffres et lettres, grandes chiffres et lettres, le revers étant toujours identique.

En considérant le nombre extrêmement réduit des pièces existantes, la théorie de fabrication par des marchands berlinois semble douteuse. Le coût de gravure des coins aurait rendu nécssaire une production beaucoup plus importante pour être rentable et par conséquence une plus grande présence sur le marché.

D’autant plus qu’il ne s’agit pas de monnaies de circulation mais de collection.

Alors Achille Ier a peut-être réllement fait tous ces essais à Bruxelles pour décider quel modèle choisir et un deuxième outil a été fabriqué en Angleterre où les coûts de production pour la série étaient moindres, la qualité en conséquence, également.

C’est peut-être pour ce travail et son financement que Achille a été nommé Prince des Aucas, Duc de Kialéau par Orélie-Antoine le 30 décembre 1873.


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